Présentation de l’Institut Français de Chirurgie de la Main spécialisé dans les pathologies du poignet – IFCM
Qu’est ce qu’un kyste arthro-synovial ?
Il s’agit de tuméfactions formées d’une poche remplie d’un liquide gélatineux, développées au voisinage de l’articulation du poignet. La localisation la plus fréquente se situe à la face dorsale du poignet entre les tendons extenseurs du poignet et des doigts, du côté externe. Plus rarement, ils se développent à la face palmaire du poignet dans la gouttière du pouls radial.
L’ origine provient d’une dégénérescence de la capsule articulaire du poignet plus épaisse et plus résistante dans ces deux localisations.
Quels sont les symptômes ?
Le kyste synovial atteint le plus souvent l’adulte jeune (20 – 30 ans) et de manière à peu près égale chez la femme et l’homme. Il n’épargne pas pour autant l’enfant (de plus de 4 ans) et l’adulte plus âgé (70 ans).
Il apparaît habituellement spontanément sans cause particulière et augmente progressivement de volume sur plusieurs mois. Le patient ne s’en aperçoit qu’à la suite d’un traumatisme ou d’un effort violent (ce qui motive la consultation).
La tuméfaction peut être de petite taille, à peine visible, mais douloureuse lors des mouvements du poignet, ou au contraire parfois volumineuse, inesthétique mais totalement indolore. Cette tuméfaction est sphérique, bien limitée, de consistance souvent ferme et plus ou moins mobile par rapport au plan sous-jacent.
Quels examens complémentaires sont utiles ?
La radiographie standard ne montre aucune modification osseuse. L’échographie totalement anodine confirme la nature liquidienne de la tuméfaction et surtout précise les rapports du kyste avec l’artère radiale, pour guider au mieux l’acte chirurgical. Les autres examens tels que IRM, Scanner n’ont pas apporté à ce jour la preuve de leur utilité diagnostique ou pré-opératoire.
Quelle est l’évolution habituelle ?
Elle est toujours bénigne mais totalement imprévisible. Certains kystes disparaissent spontanément ou à la suite d’une pression. Leur réapparition peut se produire dans un délai très variable (jours – mois – année). Le plus souvent le kyste augmente progressivement de volume pour devenir gênant et douloureux.
Quel est le traitement ?
Dans la majorité des cas, les kystes synoviaux du poignet ne nécessitent pas de traitement car ils sont peu gênants et souvent de petite taille. S’ils deviennent douloureux (avec une raideur du poignet ou une nette diminution de force), ces kystes justifient un traitement.
Différentes méthodes sont possibles tout en sachant que certaines exposent à des taux de récidive relativement importants :
- la ponction : ayant pour but de vider le kyste de sa substance visqueuse, n’entraîne la guérison définitive que 60%.
- de même l’écrasement du kyste par une pièce de monnaie qui n’est d’ailleurs possible que dans 1 cas sur 2 en raison de la densité de la paroi du kyste) expose au même taux de récidive (1/2).
- si la ponction a été suivie d’une récidive, l’ablation chirurgicale de cette tuméfaction sous anesthésie loco-régionale et en ambulatoire est possible avec un taux de récidive ne dépassant pas 10 %.
L’incision cutanée est le plus souvent transversale suivant le sens des plis cutanés du poignet et permet l’exérèse à la fois du kyste et aussi d’un fragment de capsule où siègent les petites formations kystiques responsables des récidives. Le patient sort de la clinique avec une attelle ou un gros pansement maintenant le poignet en rectitude mais laissant libres les doigts et le pouce afin de faciliter la cicatrisation cutanée et diminuer les douleurs post-opératoires.
A la 48ème heure, le pansement sera refait à la clinique. Le patient reverra son chirurgien au 8ème jour pour l’ablation de l’attelle plâtrée et le début de la rééducation. A 1 mois, quelques séances de rééducation sont parfois utiles si le patient n’a pas récupéré spontanément une mobilité complète de son poignet.