Mon intervention

Le déroulement de mon intervention en chirurgie ambulatoire

Introduction

La chirurgie ambulatoire est définie comme une chirurgie avec une anesthésie permettant, sans risque majoré, la sortie du patient le jour même de son intervention. En France, environ 40% des chirurgies sont pratiquées en ambulatoire.

Les techniques d’anesthésie que l’on doit privilégier sont celles qui permettent donc une récupération rapide des principales fonctions vitales avec un minimum d’effets secondaires.

La chirurgie du membre supérieur sous anesthésie loco-regionale (ALR) semble particulièrement bien s’adapter à ces exigences.

Trois étapes jalonnent le parcours du futur opéré :

La période Pré-Opératoire

La sélection des patients est primordiale pour la chirurgie ambulatoire. Elle est préparée dans un premier temps par le chirurgien.

Elle sera confirmée dans un deuxième temps par l’anesthésiste-réanimateur lors de la consultation pré-anesthésique rendue obligatoire (elle doit avoir lieu plusieurs jours avant l’intervention sauf cas d’urgence). Cette dernière comportera un interrogatoire, un examen clinique, la prescription éventuelle d’examens pré-opératoires et la remise de documents d’informations et de recommandations.

Au terme de cet entretien, une technique anesthésique sera proposée et expliquée succinctement au patient ainsi qu’à sa famille et leur assentiment est indispensable.

Infirmiere Clinique Victor Hugo

Enfin, seront fixés :

  • la durée du jeûne pré-opératoire
  • le choix d’une prémédication
  • l’adaptation d’un traitement suivi par le patient
  • des considérations plus « prosaïques » : comme les règles d’hygiène élémentaires, des conseils pour la tenue vestimentaire, une solution de transport…

La visite pré-anesthésique aura lieu le matin de l’intervention dans la structure ambulatoire et aura pour but de vérifier que les consignes ont étés respectées.

Sejour Hospitalisation Ambulatoire

La période Opératoire

Le plateau technique de la clinique Victor Hugo comprend un bloc opératoire avec une salle de surveillance post-interventionnelle ainsi que des boxes de repos pour le court séjour du patient avant le retour à son domicile. Chaque box est équipé d’un fauteuil de relaxation ou d’un lit. Une infirmière se déplace en permanence pour contrôler l’état clinique des opérés.

Pour l’intervention chirurgicale, le patient est emmené en salle d’opération par le brancardier à l’aide d’un fauteuil roulant ou d’un brancard.  Le dossier médical accompagne l’opéré .

La réalisation de l’anesthésie loco-régionale se déroule en salle de réveil. Notre équipe utilise pour la réalisation des ALR un appareil d’échographie qui permet de visualiser les structures nerveuses sans arriver au contact direct des nerfs, ce qui diminue le risque de lésion nerveuse et limite l’inconfort du patient. La nécessité de réussir toute anesthésie loco-régionale nous a conduit à n’utiliser que quelques techniques parfaitement maîtrisées.

Un oxymètre de pouls permet la surveillance du patient pendant son passage au bloc opératoire. La salle d’opération dispose d’un respirateur d’anesthésie, d’un défibrillateur et d’un monitoring complet. Ceci de façon à ce que le patient bénéficie de la même surveillance que pour une anesthésie générale.

Principales techniques d'ALR

Anesthésie loco-regionale pour la chirurgie allant de l’épaule à la main :

  • bloc inter scalénique pour la chirurgie de l’épaule
  • blocs axillaire pour la chirurgie du coude à la main

Anesthésie loco-regionale pour la chirurgie de courte durée au niveau de la main:

  • bloc tronculaire au coude des nerfs médian, ulnaire, radial
  • bloc tronculaire au poignet des nerfs médian, ulnaire, radial

Anesthésies intra-thécales de la gaine des fléchisseurs pour une chirurgie brève au niveau des doigts.

Les anesthésiques locaux

Ce sont des médicaments, qui placés au contact d’un nerf, bloquent de façon temporaire et réversible la propagation de la conduction nerveuse.

Un large éventail de produits est disponible. L’anesthésiste peut ainsi choisir la solution adéquate en fonction de la durée prévisible du geste opératoire et de la douleur hypothétique en post-opératoire. L’arsenal thérapeutique actuel permet de choisir entre plusieurs substances telles que : Lidocaïne, Carbocaïne, ou Ropivacaïne…

Même si l’anesthésie est efficace, l’anxiété du patient peut nécessiter une sédation de complément. Celle-ci consiste habituellement en l’injection d’une faible dose de benzodiazépine, médicament décontractant. Elle permet d’assurer  une détente aussi bien psychique que physique. L’objectif est simple mais primordial : le patient doit être confortable pendant toute la durée de l’intervention.

La durée du passage en salle de surveillance post-interventionnelle est variable. Elle dépend du type d’anesthésie, de la durée de l’intervention, de la douleur éventuelle et de la rapidité de récupération du patient.

Le patient regagne son box de repos dans le service d’ambulatoire lorsque toutes les conditions de sécurité et de confort sont remplies.

La période post-opératoire

Une fois installé dans son box le patient reçoit une collation. Sur prescription de l’anesthésiste, l’infirmière lui administre un antalgique destiné à prendre le relais de l’ALR lorsque celle-ci se dissipera. Une écharpe maintient le membre supérieur en position surélevée et permettra d’attendre sans risque le retour de la motricité et de la sensibilité.

Avant le retour au domicile, un examen clinique et une vérification des constantes hémodynamiques seront effectuées. L’autorisation de sortie sera signée par l’anesthésiste ou le chirurgien. Rarement, le patient devra rester hospitalisé une nuit en raison d’une intervention plus longue que prévue ou encore parce que les conditions de surveillance à domicile ne sont pas établies.

L’opéré et son accompagnateur reçoivent des consignes orales et écrites. Il est expliqué au patient que, pendant les 24 premières heures, quelques effets désagréables peuvent survenir comme des douleurs, des nausées, de la  fatigue, ou encore une somnolence…

Ces phénomènes doivent s’estomper en 24 à 48 heures. Sur les documents remis au patient figure un numéro de téléphone qui lui permettra de joindre un médecin de l’équipe 24h/24.

Bureau Des Sorties Certificats Hospitalisation

L’accompagnement doit être assuré par un proche pour le retour à domicile. Il se fait en voiture particulière ou en véhicule spécialisé (taxi, ambulance, VSL…). En aucun cas, l’opéré n’est autorisé à regagner son domicile par ses propres moyens. Une fois chez lui le patient ne doit pas rester seul notamment la première nuit suivant son opération.

La première consultation post-opératoire a lieu en général entre un et sept jours après l’intervention en fonction du geste, de la pathologie, du terrain et de l’éloignement du patient.

L’opéré garde la possibilité de joindre l’équipe de garde de l’I.F.C.M à tout moment. Tous les éléments importants anesthésiques et chirurgicaux sont notifiés dans un dossier médical informatisé.

Conclusion

La plupart de nos patients sont satisfaits de la technique d’anesthésie loco-régionale. Dans notre unité, environ 90% en bénéficieront.
La chirurgie du membre supérieur telle qu’elle est pratiquée à l’Institut Français de Chirurgie de la Main s’applique particulièrement bien aux principes de la chirurgie ambulatoire.