Présentation de l’Institut Français de Chirurgie de la Main spécialisé dans les pathologies du poignet – IFCM
Qu’est ce que l’arthrose du poignet ?
Les séquelles des traumatismes du carpe sont la conséquences de deux causes majeures : les instabiltés intra-carpiennes et en particulier de la colonne externe et les défauts de consolidation du scaphoide carpien. Ces lésions vont modifier progressivement la dynamique du carpe et cette désorganisation va entraîner une usure progressive.
L’arthrose constituée a été définie et décrite par Watson en 1984 sous le terme de SLAC Wrist (Scapho-Lunate Advance Collapse ). Par analogie on a proposé pour les poignets dégénératifs issus de pseudarthrose le terme de SNAC Wrist (Scaphoid Non-union Advance Collpase).
- Pseudarthroses du scaphoïde avec arthrose: SNAC (Scaphoid non-union avanced collapsus). Une évolution assez semblable au SLAC est observée pour les pseudarthroses anciennes du scaphoïde. La partie distale du scaphoïde se rapproche de la styloïde ;te radiale peut se fracturer au cours d’une chute sur le coude ou le poignet. radiale et le frottement produit l’arthrose stylo-scaphoïdienne (Stade I). Le stade II : arthrose radio-scaphoïdienne isolée est souvent de durée fugace. L’écart entre le scaphoïde et le semi-lunaire est moins important que dans le SLAC de même que la subluxation du semi-lunaire sur le grand os.
Le stade III est assez long à apparaître, parfois 20 à 30 ans suivant l’instabilité intra-osseuse du scaphoïde.
Quels sont les examens complémentaires nécessaires ?
Nous avons recours essentiellement :
- Aux clichés simples face et profil strict et dynamiques du poignet en flexion/extension de profil et inclinaison radiale/cubitale de face.
- A l’arthroscanner : c’est un scanner pratiqué 20 minutes après une arthrographie médio- et radiocarpIenne.
L’ étude millimétrique des coupes successives permet de délimiter exactement les zones de cartilage atteint, la taille et la localisation exacte de la perte de substance cartilagineuse.
Les ligaments sont aussi parfaitement visualisés et on peut apprécier leur distension ou leur rupture partielle ou totale et ceci est important pour évaluer le pronostic articulaire. Il permet aussi d’apprécier la congruence des articulations, même avant l’usure.
- L’arthroscopie diagnostique peut être aussi utilisée pour visualiser les lésions cartilagineuses radio et médio-carpiennes. Elle permet de plus d’ étudier la dynamique des os du carpe et les ruptures ou distensions ligamentaires.
Elle est utile en l’absence d’ arthroscanner ou quand les données cliniques et radiologiques ne concordent pas.
Quels sont les traitements possibles ?
Le principe fondamental du traitement de l’arthrose du poignet repose sur la suppression de l’interligne articulaire siège du conflit cartilagineux et la remise en charge des interlignes articulaires où le cartilage est encore sain.
Dans l’arthrose du poignet l’interligne radio-lunaire est quasiment toujours intact.
Le traitement des lésions au stade I repose donc le plus souvent sur la résection de la première rangée des os du carpe. Le scaphoïde pathologique est excisé, -supprimant donc le conflit radio-scaphoidien-, ainsi que le lunatum et le triquetrum qui composent la première rangée. La néo-articulation du poignet ne comporte donc plus qu’une rangée articulant tête du capitatum et surface lunaire du radius intacte.
Cette intervention est réalisée le plus souvent sous anesthesie loco-régionale et nécessite le port d’une attelle pour 3 semaines avant de débuter la rééducation.
Le traitement du SLAC et du SNAC II et III passe par les techniques d’ arthrodèse partielle du carpe: capito-lunaire ou des 4 os internes avec scaphoïdectomie.
Le scaphoïde pathologique est ôté et on réalise la fusion de la première et de la 2e rangée des os du carpe en greffant les interlignes pathologiques et en fixant l’ensemble par une plaque, des vis ou des agrafes. L’immobilisation doit être prolongée 6 à 8 semaines pour être certain de la bonne fusion osseuse avant de débuter la rééducation.
L’arthrodèse complète du poignet doit être réservée à des cas très particuliers et souvent chez un travailleur de force. Elle supprime totalement la mobilité du poignet.
La dénervation est une technique qui ne supprime pas les lésions arthrosiques qui continuent à évoluer pour leur propre compte mais qui a pour but de supprimer la douleur. Elle est réservée aux sujets jeunes chez qui la douleur est l’élément majeur et la mobilité conservée ou sub-normale.
Quel est le pronostic et quels sont les risques spécifiques ?
Ces arthrodèses partielles de sauvetage sont très utilisées maintenant et leurs résultats très satisfaisants permettent de redonner l’indolence à des poignets très atteints en conservant une mobilité notable. La force est aussi augmentée avec le plus souvent des douleurs absentes ou en tout cas beaucoup moins fréquentes.
Les complications essentielles sont liées à l’algodystrophie, l’absence de fusion osseuse avec pseudarthrose, l’ extension de l’arthrose.