Qu’est ce que la chondrocalcinose ?
La chondrocalcinose est une arthropathie de précipitation, c’est-à-dire une maladie des articulations qui est souvent confondue avec l’arthrose: des cristaux (de pyrophosphate de calcium) se forment dans le liquide articulaire et se déposent sur les ligaments et les cartilages des articulations et les détruisent.
Cette destruction est comparable à celle de la goutte qui est aussi une arthropathie de précipitation due à des cristaux d’acide urique.
Les localisations principales de cette affection sont le genou et le poignet.
L’affection évolue le plus souvent par crises aiguës: l’ articulation qui devient chaude, avec un gonflement visible et des douleurs au mouvement. Ces crises durent de quelques jours à quelques semaines et laissent parfois une articulation déformée.
Il arrive aussi que l’évolution soit progressive se manifestant par des douleurs articulaires et des déformations.
Cette maladie débute en général après 50 ans , mais le plus souvent après 70 ans, ce qui la rend de plus en plus fréquente en raison de la longévité augmentée. Il existe des formes familiales où le début est plus précoce.
Quels sont les signes cliniques ?
Ce sont les douleur du poignet ou du pouce avec gonflement lors des crises. L’affection peut aussi être découverte par hasard lors d’un traumatisme : pas de douleur, mais à l’examen, limitation des mouvements et de la force
Il n’y a pas de traumatisme dans les antécédents
L’age est relativement avancé: 70 ans, en moyenne et l’atteinte est symétrique touchant les deux poignets et parfois les genoux.
Parfois, enfin l’affection est révélée par un syndrome du canal carpien qui peut être aigu.
Quels sont les examens complémentaires nécessaires ?
Les signes radiologiques sont souvent très important, même quand les signes cliniques sont modérés ou absents (formes asymptomatiques)
Les signes caractéristiques sont: des calcifications, des pincements articulaires localisés ou généralisés, une sclérose osseuse, des géodes osseuses parfois volumineuses. Il n’y a pas d’ostéophytes ni de phénomènes de construction osseuse, ce qui permet de le distinguer de l’arthrose.
Les trois localisations les plus typiques sont: la calcification du ligament triangulaire (unissant le radius à l’ulna (cubitus), le pincement isolé de l’articulation scapho-trapèzo-trapèzoïdienne, et l’atteinte des ligaments scapho-lunaire avec dissociation de ces deux os.
Plus rarement l’articulation pisi-pyramidale et la médiocarpienne peuvent être atteintes.
Quel est le traitement possible ?
Cette affection n’est donc pas une arthrose, atteinte dégénérative ou post-traumatique du cartilage et le traitement en sera donc différent.
- Le traitement est d’abord médical et suffisant dans la plupart des cas ; il consiste en l’immobilisation provisoire par des attelles et l’utilisation de la colchicine. Les autres médicaments comme les anti-inflammatoires et les injections intra-articulaires sont un peu moins actifs.
- Le traitement chirurgical est parfois indispensable quand les localisations sont relativement limitées, comme :
- une atteinte isolée de l’articulation scapho-trapèzo-trapèzoïdienne (à distinguer de la rhizarthrose avec laquelle elle est souvent confondue)
- une instabilité du carpe par destruction ligamentaire qu’il faut stabilise par une arthrodèse intra-carpienner, si les cartilages sont encore en bon état.
- une destruction de l’articulation radio-ulnaire distale, qui est surtout douloureuse lors des mouvements de prono-supination (rotation de l’avant-bras).
- Quand l’atteinte est généralisée, ce qui est en général le cas des sujets de plus de 80 ans, la chirurgie n’est pas indiquée.
Conclusion :
La chondrocalcinose est probablement la plus fréquente des maladies rhumatismales du poignet.
Elle n’a pas beaucoup attiré l’attention car elle atteint surtout les sujets ages et qu’elle évolue souvent sans douleurs.
Cette affection est souvent facile à diagnostiquer en raison de son aspect radiologique typique, mais elle peut être associée à une arthrose.
Le traitement est nécessaire surtout quand il existe un syndrome du canal carpien, une arthrose de la base du pouce ou une instabilité douloureuse du carpe.