TMS : Troubles musculo squelettique et prévention

 

Présentation de l’Institut Français de Chirurgie de la Main spécialisé dans les pathologies du membre supérieur – IFCM

 

Qu’est-ce que les TMS ?

La prévention de la maladie professionnelle doit toujours être un objet de préoccupation tant du point de vue des salariés que de celui des directions d’entreprises.
Aujourd’hui, elle exige une attention renouvelée dans la mesure où le nombre de ces maladies croît depuis plusieurs années, passant de 5000 en 1991 à 7500 en 1994 et près de 10000 en 1998 selon les chiffres.

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Une grande partie de cette augmentation est due aux affections péri-articulaires (tableau n°57 du régime général et n°39 du régime agricole), maladie professionnelle couramment appelée trouble musculo-squelettique ou TMS.

Elle représente 26% de l’ensemble des maladies professionnelles en 1991, 58% en 1994 et en 1997 elle en représente 64% selon les derniers chiffres.
Cela représente un coût financier croissant puisque le poids des dépenses du tableau n° 57 est passé de 42.7 à 59.6% du total des dépenses inhérentes à l’ensemble des maladies professionnelles.

 

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Il s’agit donc de la première maladie professionnelle reconnue en France.Les troubles musculo-squelettiques sont des lésions attribuées au travail répétitif (ATR) ou  » occupational overuse syndrom « , pathologie résultant d’une utilisation professionnelle excessive.

Il faut retenir que ces différentes appellations correspondent aux pathologies qui affectent les tissus mous (tendons, gaines synoviales, nerfs) qui se trouvent en périphérie des articulations.
Les TMS du membre supérieur surgissent lorsque les contraintes subies par l’épaule, le poignet, le coude et la main deviennent trop fortes.
Les pathologies péri-articulaires peuvent être regroupées par catégories selon l’élément anatomique affecté :

  • les tendinites : inflammation des tendons,
  • les ténosynovites : inflammation des gaines synoviales et des tendons,
  • les bursites ou hygroma : inflammation des bourses séreuses,
  • les syndromes canalaires : compression d’un nerf qui se trouve dans un espace limité pouvant être due à l’inflammation d’un tendon qui entraîne un gonflement.

Le plus connu est le svndrome du canal carpien au poignet.
La localisation détermine également l’appellation :

  • pour le coude il s’agira d’épicondylite ou d’épitrochléite,
  • pour l’épaule, d’une tendinite de la coiffe des rotateurs etc …
    Faute d’une réaction suffisante de l’entreprise, l’apparition d’une première pathologie chez un salarié reste rarement isolée. Elle est souvent suivie d’autres cas chez ses collègues de travail.

Que ressent la personne atteinte ?

La douleur créée par l’atteinte inflammatoire des tendons et des gaines synoviales sert de signe d’alarme et constitue une réponse protectrice.
Certaines d’entre elles (les tendinites) peuvent survenir très rapidement en quelques jours d’une activité inhabituelle, voire en quelques heures pour une épicondylite.

Les douleurs et gênes ressenties par les salariés varient selon l’élément anatomique et le degré d’atteinte.
Pour une tendinite aiguë, la douleur sera ressentie à froid. Elle disparaîtra ensuite au cours du travail après échauffement.

Quand la tendinite devient chronique, la douleur se ressentie à la moindre sollicitation. Avant que la pathologie ne devienne chronique, la suppression de l’exposition (par exemple durant les congés) peut faire disparaître les symptomes.

Pour les tendinites, la douleur va limiter les possibilités gestuelles, les efforts ne pourront plus être aussi importants ni aussi répétés.
Source de troubles de la sensibilité, plus rarement de la fonction motrice, l’atteinte des nerfs peut être génératrice à la longue d’atrophie musculaire.
Cela influence aussi la vie hors travail, certains gestes deviennent douloureux par exemple verser avec une bouteille, se coiffer, tourner une clé dans la serrure etc …

Dans le travail, les douleurs obligent les opérateurs à utiliser des manières de faire différentes. Ces stratégies ont pour avantage d’éviter le réveil de la douleur, ou de permettre de la supporter tout en faisant son travail correctement. Si l’opérateur est soumis aux mêmes contraintes, son état va se déteriorer.

Comment expliquer ces troubles ?

Les troubles musculo-squelettiques sont l’expression d’une hyper-sollicitation sur les articulations .

Deux catégories de facteurs expliquent ces pathologies :

  • les facteurs biomécaniques sont au nombre de 3 : la force, la répétitivité et la posture. La contrainte est le résultat de la combinaison de ces facteurs.
  • les facteurs psycho-sociaux (la manière dont sont ressenties les conditions de travail se traduisent par l’insatisfaction au travail, le stress). La tension que provoque le stress se traduit notamment par le déploiement de force supplémentaire, l’utilisation de force de préhension plus forte que nécessaire, difficulté à élaborer une stratégie opératoire économe.

 

Comment remédier aux TMS ?

Il faut distinguer trois types de « traitements  » :

– premièrement le traitement de la pathologie qui est un traitement médical ou médico-chirurgical adapté au problème (lien avec les épicondylites, le canal carpien, les conflits sous acromiaux etc …), traitement dans le cadre d’une maladie professionnelle. Pour être reconnue comme une maladie professionnelle, une infection péri-articulaire doit répondre d’une part à des critères stricts qui désignent précisément la maladie, d’autre part le salarié doit exécuter un travail entrant dans la liste « liste limitative des travaux susceptibles de provoquer des maladies » (tableau n ° 57 du régime général et 39 du régime agricole).

– La démarche de reconnaissance d’une maladie professionnelle est à l’initiative du salarié qui a fait une déclaration à la caisse primaire d’assurance maladie.
Un certificat médical doit accompagner la déclaration; il peut être fait par tout médecin. Toutefois, c’est le médecin du travail qui est le mieux placé pour établir le lien avec l’activité professionnelle.

– Au delà de la réparation, il est nécessaire de soustraire l’individu aux facteurs de risques ce qui revient à modifier la situation de travail. L’amélioration des conditions de travail, et la prévention de ces pathologies facilitent l’organisation du travail, améliorent le climat général et aboutissent à rendre l’entreprise plus attractive.

Au total, il en ressort une plus grande efficacité globale de l’entreprise avec une réduction des coûts directs (taux de cotisation, surcoût en cas de licenciement si le reclassement est impossible) et indirects (rigidité pour organiser le travail de production, temps passé à gérer les reclassements, mauvais climat social).

Il existe des possibilités d’aide et de conseils très importants de part les interventions du réseau de I’ANACT qui est une section régionale.

Cette intervention peut se situer à trois niveaux :

  • le diagnostic court: il s’agit d’une aide publique de quelques jours réalisée à la demande de l’entreprise par un chargé de mission de I’ANACT.
  • l’aide et la définition du cahier des charges de l’intervention d’un consultant
  • l’accompagnement des projets.

ANACT :
40- 41 quai Fulchiron,
69321 LYON CEDEX 05
Téléphone : 04.72.56.13.13.

Action régionale,
7 boulevard Romain Rolland, 92128 MONTROUGE
Téléphone : 01.42.31.40.40

Centre Ile de France ARACT
immeuble Mercure 1, 31 quai de Grenelle,
75738 PARIS CEDEX 15
Téléphone : 01.45.75.60.00

Environnement de travailPlus d’un salarié sur trois qui travaillent sur un terminal informatique souffrirait de troubles musculo-squelettiques (TMS) au niveau du cou ou des épaules. Un positionnement adéquat du corps devant une station de travail est extrêmement importante pour éviter les troubles musculo-squelettique.

Nous vous recommandons de suivre les étapes ci-dessous pour vérifier que vous avez une position ergonomiquement correcte.

1. Le moniteur est situé à la hauteur des yeux (+/- 10°)
2. Les épaules sont alignées.
3. Les coudes sont fléchis entre 60 et 90°.
4. Les poignets sont en position neutre
5. Les poignets s’appuient sur un reposoir
6. Les genous sont au niveau ou légèrement plus bas que les hanches
7. Le bord du siège est mou
8. Les pieds sont appuyés sur le sol ou sur un repose-pieds
9. Le siège comporte un dossier réglable en hauteur
10. Largeur du siège
11. Profondeur du siège
12. Hauteur du siège suivant la taille
13. Hauteur du bureau suivant la taille

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Votre taille  La hauteur du bureau La hauteur de la chaise
1 m 50 0.58 cm 38 cm
1 m 60 0.60 cm 40 cm
1 m 70 0.63 cm 43 cm
1 m 75 0.65 cm 45 cm
1 m 90 0.70 cm 50 cm

 

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